Les pouvoirs publics sénégalais disent vouloir privilégier les investissements dans les domaines de la santé et de l’agriculture, le soutien aux ménages les plus vulnérables et la construction des infrastructures, lors de l’exécution du budget de l’État

Les pouvoirs publics sénégalais disent vouloir privilégier les investissements dans les domaines de la santé et de l’agriculture, le soutien aux ménages les plus vulnérables et la construction des infrastructures, lors de l’exécution du budget de l’État en 2024.

‘’La poursuite des investissements dans le secteur de la santé, le renforcement du secteur agricole, le soutien aux ménages les plus vulnérables, le renforcement des projets d’infrastructures et le démarrage du BRT (Bus rapid transit, une infrastructure de transport de masse) constitueront les axes majeurs dans la prochaine loi de finances’’, annonce le ministère des Finances et du Budget dans des documents parvenus à l’APS.

En ce qui concerne les infrastructures, il prévoit la poursuite, entre autres travaux publics, de l’extension de l’exploitation du Train express régional à l’aéroport international Blaise-Diagne.

Au plan budgétaire, la mobilisation des ressources en 2024 devrait bénéficier des retombées de la mise en œuvre de la Stratégie des recettes à moyen terme (SRMT). La SRMT est mise en œuvre pour booster et élargir la capacité de mobilisation des ressources internes.

‘’Les dépenses publiques seront orientées essentiellement vers la satisfaction des priorités, notamment le maintien des actions de protection sociale et de soutien aux ménages pour faire face au renchérissement des prix, à la poursuite des mesures de relance de l’activité économique’’, de même qu’‘’à la consolidation des marqueurs sociaux (bourses familiales, Promovilles, PUMA…) et au renforcement de la sécurité’’.

Ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut

‘’Les stratégies de rationalisation des dépenses de consommation publique seront poursuivies afin d’accroître les marges de manœuvre budgétaire de l’État’’, assure l’administration financière.

Elle compte, selon les documents du ministère, activer quatre ‘’leviers’’, à savoir le renforcement de la résilience des finances publiques, celui de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, la résilience socioéconomique et le renforcement de la résilience aux changements climatiques.

‘’Le gouvernement entend préserver la viabilité des finances publiques, améliorer la notation souveraine de la dette publique et reconstituer les marges de manœuvre budgétaire érodées par les multiples chocs auxquels l’économie sénégalaise a fait face, afin de ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut’’, lit-on dans les documents.

Concernant la fiscalité, les services publics concernés s’inscrivent dans la poursuite et l’intensification des actions du programme budgétaire intitulé ‘’Gestion de la fiscalité intérieure et du foncier’’.

L’‘’objectif général’’ poursuivi est de contribuer à faire gagner à l’État un point supplémentaire de taux de pression fiscale par an, jusqu’à atteindre 20 % en 2025.

Les mesures de rationalisation régressive des exonérations et les mesures de politique fiscale prises en 2022 seront reconduites en 2024 en vue d’un accroissement des recettes.

‘’Des actions d’élargissement de l’assiette fiscale, conformément aux orientations de la SRMT, seront priorisées à travers un enrôlement massif de contribuables, un recensement des propriétaires immobiliers, une digitalisation intégrale des procédures et un renforcement de la conformité fiscale’’, lit-on dans les documents du ministère des Finances et du Budget.

Une ‘’limitation des pertes de recettes douanières’’

Concernant les douanes, l’État va veiller à ‘’la facilitation des échanges’’, à ‘’la mobilisation optimale des recettes’’ et au ‘’renforcement de la surveillance douanière’’.

Pour y arriver, ‘’des mesures de suivi de l’assiette douanière […] seront prises pour permettre la limitation des pertes de recettes douanières du fait de la conjoncture mondiale défavorable’’, est-il écrit dans les documents.

Les pouvoirs publics disent avoir pris en compte la dimension environnementale dans la budgétisation.

Ils disent aussi avoir introduit des ‘’clauses discriminatoires en faveur des femmes dans le code des marchés publics, pour encourager l’entrepreneuriat chez les femmes’’.

‘’Ledit code impose qu’un ratio de 2 % des marchés publics soit attribué aux entreprises dont l’actionnariat majoritaire est détenu par des femmes’’, rappelle le ministère des Finances et du Budget.

Le gouvernement envisage de porter ce taux à 8 %.

L’élaboration du budget de l’État pour l’année prochaine tient également compte des ‘’dispositions législatives et règlementaires favorables à l’équité […] et à l’égal accès des femmes et des hommes aux sphères de décision’’.

APS